Un rêve de février.
Des noirs musclés sucent d'autres noirs musclés à la chaine. Et moi je suis le seul blanc dedans. Alors je demande un peu pourquoi (en me faisant sucer) et ça me réveille.
Encore trop de G.
Mais qu'est ce que cet univers hypnopompique me parait étrange et fascinant.
Comme d'habitude je me réveille dans mon lit, je me sens mal, j'ai pris trop de GammaOH et j'ai du mal à respirer, ainsi qu'à actionner mes muscles. Je suis à moitié paralysé.
Je parviens à actionner l'interrupteur de la lampe de chevet mais celle ci clignote très faiblement. C'est une ampoule basse consommation et c'est comme si elle ne parvenait pas à s'amorcer.
Il y a le Mac de Thomas G (qui dort lui dans le salon) sur mon lit. Je ne voudrais pas l'abimer en foutant un coup dedans. Je devais être en train de regarder un film dessus quand je me suis endormi. Tiens le radio réveil est éteint. Merde une panne de courant.
Faut que je me lève.
C'est vraiment dur, je suis presque incapable de bouger. En allant vers le pied du lit j’entends la télé de la chambre qui se met en marche. Mais sans l'image. Juste le son à fond. J'ai peur que ça réveille Thomas. Je comprends rien.
Je me jette sur le sol et me traine sur les mains pour atteindre l'interrupteur de la chambre. Rien. Je parviens à me lever, avancer dans le couloir jusqu'à la cuisine. Pas de lumière. Je me dirige difficilement vers le salon pour prévenir Thomas. Il fait nuit noire. C'est assez effrayant.
En arrivant dan le salon je me rends compte que je suis encore dans une de ces hypnopompie merdique.
Alors je fais l'effort de briser le mur du sommeil pour émerger. C'est douloureux comme d'habitude, comme si j'étais pris dans un filet. Pour vérifier si je suis dans le Monde Noir ou dans la réalité, je regarde le radio réveil. J’attends de le voir allumé.
Ok je viens d'y arriver, il est
Puis un instant pus tard je sombre à nouveau dans le sommeil et les LED du radio réveil, très faiblement éclairés, indiquent,
Je comprends rien. J'ai du mal à suivre ce qui se passe.
Finalement je parviens à sortir de l'hypnopompie et je me lève vite fait pour manger quelque chose, afin d'atténuer les effets du GammaOH.
C'est vraiment étrange.
Tout était presque à sa place comme d'habitude. Juste le Mac de Thomas, qui n'était pas sur mon lit, et l'interrupteur de la lampe de chevet déplacé de 40cm à droite.
Je m'endors en pensant que je pourrais passer ma vie à explorer ce monde bizarre. Mais que je risque d'y laisser mon cerveau.
Mes parents ont une nouvelle maison. A la campagne.
Dans les chiottes le bouton de la chasse d'eau sert aussi à régler la radio.
La baignoire est pleine de têtard.
Bon.
Tout est normal quoi.
Puis mon père me dit que les pompiers sont là. C'est des sortes de pompiers ghostbusters. Parce que apparemment, je dis bien apparemment parce que je m'en souviens plus, ben il y aurait des fantômes. C'est moi qui l'ai dit.
Alors pendant un bon moment rien, juste ma mère suit sa chimiothérapie, elle a le reste de cheveux violets et un anneau dans le nez. Je lui dis qu'elle ressemble à une vielle lesbienne sur le retour.
Et puis je me souviens, ahh ouais, un moment sur le toit, je filmais en vision nocturne avec une caméra et il y avait une meuf qui dansait. Mais que dans l'image. Bon, c'est ça, c'est notre fantôme.
Après on exorcise.
Dans une cave pas finie, ouverte sur un jardin, avec du gravier au sol.
Premier truc, la plomberie se déploie, on dirait quelle se met à bander. Des tas de trucs volent dans tous les sens. Puis plus rien.
On attend.
Et puis un des pompiers me dit "Faut bouger, t'es sur son gravier". Ah pardon. Je bouge, les graviers sous mes pieds s'envolent et un mur disparaît et du coup c'est là en fait qu'est le caveau familial. Un des pompiers y va et marche sur un fil électrique. C'est rigolo. On dirait un dessin animé, il est tout tétanisé avec les cheveux raides.
Et enfin, la meuf fantôme apparaît dans le jardin, inconsciente, en chair et en os. Un pompier la prend dans ses bras en la recouvrant d'un suaire. Il se dépêche de l'emmener au caveau. Pour le laisser passer je recule et je fais tomber des partitions de musique par terre.
Ca fout tout en l'air.
La meuf se transforme en cadavre et les pompiers font la gueule.
Ils sont dégoûtés, ils disent "Bon ben c'est raté, alors vous allez voir, ils vont vous voler des trucs, c'est la merde".
Alors je fait le tour des pièces, en faisant des doigts et en criant "Hey sale pute, je t'encule ta race, hey connasse de merde".
J'entend ma mère qui dit "Ooooh Dominique, c'est pas la peine d'être grossier".
Et je me réveille.
Cette hypnopompie était très dérangeante.
Elle m’a beaucoup fait réfléchir à mon statut de junkie. A la fin j’ai jeté l’éponge, je me suis dit bon ben ça va bien merde.
Je recevais chez moi un ex d’il y a 17 ans, elle a beaucoup critiqué mon rapprochement avec les drogues. Elle a même menacé de tout jeter ou d’échanger les substances entre elles. Bon j’ai flippé quoi.
A 7h du mat elle débarque dans le salon en me disant des conneries puis je l’entends qui fricote dans l’armoire de la cuisine, je me lève pour être sure qu’elle est pas en train de tout jeter et puis je me met 2g de GammaOH pour retourner dormir.
C’est donc trois heures plus tard, on moment de la libération de dopamine, qu’intervient la fameuse hypnopompie.
Donc je me réveille dans l’appartement, tout est à l’identique, il fait jour. Je me rends dans la cuisine et découvre l’armoire complètement vide. Ca m’énerve drôlement. Je vois deux grands sacs poubelles dans la douche (qui est deux fois plus grande que dans la réalité) et je choppe Alexandra T à la gorge, je lui dis qu’elle me manque de respect, que je suis très en colère, que c’est me déresponsabiliser totalement, me traiter comme un enfant, j’ai une envie folle de lui défoncer sa gueule, mais je me dis que c’est pas bien. Elle porte une veste Adidas bleu électrique (encore un détail qui aurait du me mettre la puce à l’oreille, pareil pour le fait que Lan est dans la cuisine en train de se faire des rails d’Iboga).
Bon tout reste dans les sacs poubelles dans la salle de bain, je me dis « vivement qu’elle se barre et je remet tout en place, je reprends ma petite vie de junkie » (hey vous pouvez parler bande d’ordure du cul… je bois pas d’alcool et je chie sur vos benzos et vos neuroleptiques… hey ! junk toi même, face de pet !)
Alain, gérant de Sex Shop est là aussi. Ils parlent les deux, moi j’attends qu’il soit l’heure qu’elle se barre. A un moment il lui demande de lui monter sa chatte, elle dit qu’elle est pas épilé et tire sur sa culotte jusqu’à en faire un bande de tissus qui vient s’enfoncer entre ses lèvres. C’est vrai qu’elle est pas épilé. C’est même carrément dégueulasse. On dirait un tablier de forgeron.
Je retourne voir si mes sacs sont là (pour le moment je suis persuadé de vivre dans la réalité, et je trouve ça pas cool du tout, je me dis « quelle cauchemar cette vie de merde ») .
Ils y sont plus bordel.
Je fonce dans le salon je vais lui défoncer sa gueule à cette pute. Et puis là, dehors, par le balcon je vois plein de fumée noir. Merde, l’immeuble brûle. « Alex faut se barrer il y a le feu » que je cris. Et puis je me reprends, me calme et je vais voir sur le balcon. Les voisins d’à coté (des aborigènes, je les avait jamais vu, ils sont en pagnes) gueule qu’on pourrait prévenir quand on fait un barbecue. Je vois bien là sur le balcon, que Alexandra a mis le feu aux sacs poubelles. Ca m’énerve. Bon il y a rien de perdu tout est dans des pots en verre, il y a que les sacs qui brûlent. Mais ça m’énerve. C’est vraiment que de la chie tout ça.
Heureusement là je me réveille.
Il est dix heures, faut que j’aille donner cours de contrebasse. Je raconte ça à Alexandra. Elle est contente, elle se sent un peu shaman, elle dit que ça va me faire réfléchir. Tiens, vite fait je m’avale une cuillère d’Iboga et je pars donner cours. Le reste de la journée, et ce jusqu’à ce qu’elle s’en aille, je tombe malade. Un truc genre grippe intestinale.
Aujourd’hui je pète la forme.
Mais je me rend bien compte de mon statut de junk. Faut assumer à un moment.
C'est un peu après la troisième guerre mondiale.
On se ballade dans des véhicules tout terrain avec des armes lourdes, des mines anti personnelles. Des trucs. Beaucoup de drogues parce qu’il y a plus de police. Il y a plus rien.
Tout le monde est défoncé. Il y a des tas de plaquettes de buvards d’acide qui traîne sur la banquette arrière. J’aurais pas du y toucher tiens, avec mes doigts suants. C’est Jean A qui fournit le LSD, de la bonne came.
Tiens la meuf qui conduit est complètement bourré.
Nadia D est là aussi, elle me fait un cadeau qui me fait super plaisir, deux cachets d’Oxycontin 80mg. Elle a piqué ça dans la pharmacie de sa grand-mère morte.
Après c’est la guerre, des flammes partout. La première attaque, on meurt tous, on était pas bien préparé, alors on recommence comme dans un jeu vidéo. Mais tout le monde est toujours défoncé par contre, là il y a pas de reset.
Avec Giulio N on impose l'utilisation de l'Ayahuasca dans les guerres de religions entre islam et catholique.
On avance en colonne, peut être va y a avoir de la bagarre. Les barbus d'un côté, les mecs en armure étincelantes de l'autre, et Giulio en t-shirt serré qui se ballade comme un caniche, il part un peu devant, il revient, il est sympa mais trop voyant, il fait des petits bonds, des petits tours.
Un moment, je me fais engueuler par un chef de guerre islamiste, juste avant qu'on signe le traité de paix et d'utilisation de l'Ayahuasca.
Je me fais engueuler parce que je marche un peu en dehors de la colonne, je fais ça parce que je suis distrait, je sais que des amis du forum Lucid-state m'attendent, Hilarious, GoodTrip (qui est une meuf), Mathieu, ED P. Ils m'attendent dans un bar en ville.
Je comprends pas pourquoi on engueule pas Giulio, lui il fait vraiment n'importe quoi, il va regarder de près les signatures sur le traité, en jappant.
Pour l'Ayahuasca, c'est moi qui l'ai conseillé aux deux factions.
Je me rends compte de ma bévue quand je retrouve mes amis du forum et qu'ils me disent que l'Ayahuasca ça fait comme l'effet d'une bière.
Un peu après on donne des fessées à des types pur leur apprendre les mouvements à trois temps en musique. Mais jamais plus que du 150 Bpm.
Un peu après je regarde le journal télévisé. Il ya a un hamburger au premier plan. La question du jour c'est :
"Qui donne les 100.000€ que dépense chaque jour l'état pour les pauvre ?"
Je me souviens plus de la réponse.
Ca sonne à la porte.
Je sais pas si c'est des rêves mais ça y ressemble sacrément. Ca m'est arrivé deux fois.
J'ai fait ces rêves après une dose importante de GammaOH sur un petit laps de temps (genre 9g sur 8h).
La première fois que ça m'est arrivé lorsque je me suis réveillé j'étais avec Lan, je me suis écrié "ouah c'est pas possible, c'est toi, c'est bien toi c'est incroyable, c'est le rêve le plus incroyable que j'ai fait de ma vie, c'est vrai tout est vrai, merde, bordel". J'étais très agité, sans doute à cause de l'effet d'inhibition de recapture de la dopamine qui survient lors de l'abaissement de concentration du GammaOH dans le cerveau. Lan m'a répondu que notre appartement était hanté.
Voilà le premier rêve en gros :
" Plus d'électricité. Je comprends pas pourquoi. Je suis dans l'appartement, Lan dors. Je me sens pas bien du tout, groggy, je manipule les interrupteurs, dans le miroir je sens une présence effrayante, j'entends des sons très forts, comme si on cassait du verre dans l'escalier, je regarde par le judas, je vois personne, je vais essayer les interrupteurs de l'autre côté du couloir. Dans le salon la fenêtre est restée ouverte, il y a une tempête dehors. Je vais fermer la fenêtre et l'idée me caresse de me jeter dans le vide pour arrêter tout ça. Il ya plusieurs pots de plantes grasses sur le balcon et celui ci me parait plus large que d'habitude. Je vais dans la chambre, j'appelle Lan au secours. Elle veut m'aider, mais je sens que ce n'est pas elle vraiment. Quelqu'un qui a pris sa place, je frissonne je repars vers la cuisine. J'essaye à nouveau les interrupteurs, mon esprit est confus je pense à faire plusieurs choses en même temps, je veux remplacer les fusibles, je veux arrêter tout ça, je repars voir la fausse Lan que je réveille à nouveau. C'est pas elle. Sûr.
Je me sens de plus en plus mal. Des gens montent en hurlant dans l'escalier de l'immeuble. Qu'est ce que je dois faire bon Dieu de merde ?
Je vais pour fermer les verrous de la porte.
Mais je suis pas du bon côté du couloir on dirait.
Merde un truc cloche.
C'est là que je me suis réveillé, paniqué.
Le deuxième rêve :
"Je suis dans le lit, je me sens mal. Drogué, pas bien, j'ai du trop forcer sur le GammaOH. J'ai du mal à respirer. Je suis seul dans la maison, Lan dors chez son amant. Et merde. Pas de lumière bordel.
Les interrupteurs ne marchent pas. Ca me rappelle quelque chose, mais c'est tellement réaliste que je fais pas le lien. Je me sens pas bien, drogué. Je vais prendre un pot de crème au chocolat. Je le mange dans le lit ma tête est trop lourde. Bon et puis ça continue comme ça. De temps en temps j'arrive à allumer une lampe mais la lumière est très faible et pas au bon endroit. Bizarre.
Bon ça continue.
Quand je me réveille enfin je cherche désespérément toute trace de pot au chocolat dans mon lit. Rien.
J'ai pas bougé du lit. Il est
Une heure plus tard, recapture gigantesque de la dopamine. Surement une semaine d'utilisation que je me prends dans la gueule. Impossible de me rendormir et une très désagréable sur- activité. Je me maudis plusieurs fois."
En fait depuis le début de la rédaction de ce texte j'ai passé une autre nuit avec prise de Gamma OH avant.
Mais là j'ai pris conscience dans le rêve. En fait je subis d'abord plusieurs Hypnopompie, mais comme les premières fois en fait, je n'en avais pas parlé, mais c'était le cas à chaque fois. Je suis bloqué, dépression respiratoire dans le lit, je veux crier pour appeler à l'aide, bouger un membre pour demander de l'aide, rien de rien, terreur nocturne. Et puis je me réveille, mi soulagé, mi angoissé de me rendormir. Ces hypnopompie ont remplacé mes Brain Zap.
Quand je me réveille chez moi à nouveau, lumière éteinte, je comprends que c'est un rêve sous Gamma OH. Je décide, malgré les entités épouvantables qui tentent de me barrer la route, de prendre contrôle du rêve. Un vrai combat. Comme si j'étais sous délirogène, avec des moments de conscience. Ca deviens extraordinaire ce que je peux accomplir.
J'essaierai d'en parler plus tard.