Bon.
La nuit commence bien, on change la constitution chinoise en les obligeant à utiliser du citrate de betaïne. Je soupçonne Klab d’être derrière tout ça.
Après ça se corse pas mal. Je suis bourré, je reviens d’une soirée avec Roger R. On habite chacun notre petit bungalow dans une allées remplies d’autres bungalows tous identiques.
Le sien se trouve à l’entrée de l’allée et le mien vers la fin. Je rentre seul dans le mien, l’intérieur est agréable et rosâtre, même fuchsia par moment. Je décide de prendre une drogue hallucinogène et empathogène pour pouvoir me branler.
Je me souviens me tenir au dessus du canapé, la lumière est douce, la drogue fait son effet, trois têtes de jeunes filles apparaissent sur le canapé. J’enfonce ma queue rose et anormalement grosse dans les bouches ouvertes de filles, sans aucun ménagement. Je commence à me sentir un peu mal. Les visages se déforment, je commence à frapper les visages en même temps que m’enfoncer dans leurs bouches. Je me dis que je suis un vrai malade, que si je continue à faire ça sous l’emprise de la drogue je risque de le faire quand je suis clair. Et puis j’ai un doute. Est-ce que je suis clair là ?
La lumière s’est soudainement éteinte dans le bungalow. Je suis pris d’une peur intense. Quelqu’un est assis sur le canapé. Je vois pas bien. J’ai plus aucun effet de la drogue mais je continue à sentir mes doigts dans la bouche de quelqu’un, je sens la langue chaude et les gencives que j’empoigne de l’intérieur. Merde. La lumière. Les interrupteurs ne fonctionnent pas, juste un fluo qui clignote. J’ouvre le tableau électrique et je comprends rien, normalement je comprend, pourquoi là je comprend rien. Je me demande si je suis pas encore drogué sans m’en rendre compte. La présence assise et silencieuse est de plus en plus effrayante.
La lumière revient.
Je ne suis pas dans mon bungalow.
Je suis dans celui de Roger R.
Je comprend pas.
C’est Roger R qui est assis sur son lit en fait.
Merde.
Qu’est ce que t’as fait, sale drogué ! (c’est ce que je me dis à moi-même)
Je lui demande tout de même.
Je deviens un peu roublard par la même occasion, j’enlève mes deux cockring et je les lave dans l’évier, il y a plein de gel dessus.
Il m’explique que je me suis drogué et branlé ici même. Ah bon.
Je reconnais l’intérieur de Roger. C’est plus du tout un intérieur rosé et pastel, ce n’est que bois laqué, incrustations dorés, velours et riches abats jours.
A la fin de la discussion avec Roger il s’est transformé en Nadia D.
Et je la voit qui passe du pschitt partout ou j’ai posé mon cul glutineux.
Ce n’est pas fini.
Je me réveille. Je comprends que j’étais en train de rêver. Mais tout était si réel, comment j’ai fait pour me laisser berner.
J’essaye de retrouver le sommeil, je suis dans mon lit, dans la cabane. Lan dors à mes côtés.
Pas si sur.
J’ai bien l’impression que c’est pas elle.
Je n’arrive pas à me retourner. A nouveau la peur qui me prend au ventre. Je m’apprête à lui donner des coups de coudes en pleine tronche. Et si je me trompais encore. Comment savoir si je rêve ou pas ?
Il fait sombre.
Il fait jour, j’en profite pour me retourner. En effet c’est pas elle. C’est quelqu’un avec qui je vais jouer au dés sur une tombe. A côtés il y a deux petits vieux qui se mettent des petits coups de petits marteaux très brefs sur le crâne. C'est absolument épouvantable.
Merde.
Il fait sombre.
J’arrive pas à me retourner c’est trop effrayant.
Finalement je me retourne, brusquement. Je vois Lan les yeux ouverts.
Je lui demande si je rêve. Elle me pince le bras en souriant. Je suis réveillé.
Je lui raconte un peu et je repars.
Je suis en pleine forêt en Belgique dans la maison familial. A l’intérieur il y a un tableau de ma mère jeune. Elle ricane et son visage est celui d’un démon. Cette maison est effrayante, le parquet est en plastique. Il y a un miroir en médaillon qui ressemble très fort à celui qui se trouve dans ma cabane. Dans ce miroir je vois un couple ricaner de méchante façon. Je m’approche d’une fenêtre, comme il fait nuit dehors je vois mon reflet dans le verre, c’est bien moi, je me reconnais, à mesure que j’avance je vois un visage derrière mon reflet, à l’extérieur, le même visage grimaçant que sur la peinture. Je m’enfuis de la maison en hurlant. En sortant j’ai le temps de voir l’adresse : 30/45 Cross Podenstab.
Note à l’attention du cinéphile :
Toute l’ambiance à l’intérieur du bungalow m’a vraiment rappelé (et c’est la réflexion que je me suis faite lors de mon premier réveil) les films de Lynch. Il ne se passe rien, mais c’est terrifiant. Je pense que c’est cette ambiance qu’il a su restituer en film qui fédère tant d’amateur autour de son œuvre. Cette impression de peur intense est à rapprocher de la paralysie du sommeil dont j’ai trouvé la description suivante : « Cette parasomnie consiste en épisodes de faux-éveil durant lesquels la personne est incapable de faire des mouvements volontaires. Ces épisodes qui débutent habituellement de manière soudaine se produisent soit au moment de l’endormissement soit au moment du réveil et dure typiquement quelques minutes. Durant l’épisode, la personne peut se sentir éveillée ou à moitié éveillée. L’incapacité à bouger s’accompagne d’une peur intense. La paralysie du sommeil peut également s’accompagner d’hallucinations... » Source :
http://www.oniros.fr/revelucide.html