Qu'est ce que je fais dans cette petite maison de bois humide au fond d'une vallée en pleine forêt ?
Je me fais (presque) enculer.
Je suis avec Vincent P et un ami a lui. Tous les deux sont musclés, bruns, trapus. Et en slip.
Je dois dire que j'en mène pas large. Je me demande qui a pu leur dire que je serai d'accord pour ça.
Alors d'abord on prend un peu d'Iboga. L'ami de Vincent me montre comment faire, il entoure son bras autour de ses épaules, la main sur l'omoplate, et avale le contenu d'une fiole. Je ressens les effets de la drogue en même temps que lui, en plus d'une incroyable euphorie, tous les éléments dans mon champ de vision se transforment en formes géométriques simples et vibrantes. Je reconnais un fusil parmi ces formes et je me demande une seconde s'il ne faut pas se tirer une balle dans la tête pour parfaire l'effet.
Je suis à nouveau dans la chambre, sombre, sentant la sueur et l'électricité. Je suis agenouillé à côté du lit, en slip, avec Vincent, et son ami fait des vas et viens vers la porte vitrée de la chambre à travers laquelle je vois d'autres hommes impatients.
Il y a des fils barbelés au milieu de la pièce et je dois me baisser pour les éviter chaque fois que je bouge sur le matelas près du lit.
J'essaye de parlementer. "Qui vous a dit que j'aimais me faire enculer ?"
"Je met des trucs tout petit dedans normalement"
"Ca me plaît pas du tout votre idée"
Là, une panne de courant. L'ami de Vincent sors par la porte fenêtre qui donne sur la forêt détrempée, je passe la tête pour voir un tas d'objets confits dans leur jus de moisissure près de la façade en bois. Quand je rentre à nouveau dans la chambre je remarque une ligne haute tension juste devant la maison... Et les câbles rentrent dans la chambre tiens, ah ben tiens c'est ça les barbelés que j'évite depuis tout à l'heure, ils doivent pas louer cher ici, j'espère qu'il y a pas de jus la dedans, les câbles traversent le lit et transpercent le mur de l'autre côté.
Vincent veut voir s'il y a de la tension ou pas, il glisse son visage entre deux câbles et touche l'un puis l'autre alternativement. Un gros claquement indique que le courant a été rétabli, Vincent touche enfin les deux câbles et se prend une châtaigne telle que je vois son crâne par transparence.
Il a l'air secoué tiens, 10.000 volts qu'il me dit, « non pas 10.000, plutôt 780 » je lui dis, et là son pote rapplique, on a pas le temps de le prévenir, il agrippe deux câbles, se prend la bourre, ricane, tente d'enjamber, s'en reprend une deuxième, puis une troisième, ça pète de partout on dirait un Tex Avery, à la fin j'ai peur qu'il me touche et je me jette en arrière... Dans mon lit... Je me suis réveillé.